01/03/2024
Chroniques 351-352
Chroniques 351-352 (3 mars 2024)
Depuis le Taillan Médoc, jusqu'à Saint Seurin de Cadourne, parallèle à l'estuaire de la Gironde, se décline l'appellation Haut-Médoc. Sur 43 km, il est inutile d'espérer une unité de sols, de cépages et par conséquent de styles. Trente ans en arrière, Saint Seurin de Cadourne, au nord de l'appellation, captivait l'attention sous l'influence grandissante de Sociando Mallet et de Jean Gautreau, son formidable fondateur. En 2024, mes résultats de dégustation montrent que le centre de gravité qualitatif des Haut-Médoc s'est déplacé sur le plateau de Lamarque, au centre de l'appellation. Par le passé, Malescasse y brillait avant de s'éteindre puis renaître actuellement. Entre-temps le meilleur des Haut-Médoc, château Arnauld, brillant depuis 2009, y a étendu son vignoble. Le château de Lamarque l'a rejoint dans cette ascension depuis 2016, tandis que Malescasse fait un beau retour. Les voyageurs qui suivent la route des châteaux (la D2), ne se rendent pas vraiment compte que derrière le fameux restaurant Le Lion d'Or, se cache un plateau vers lequel la route monte doucement. En son sommet, vous y trouverez un ancien moulin. Nous sommes à la même hauteur que les meilleures croupes de Margaux. Le sol mélange les graves, l'argile et le sable. Avant chaque vendange, je goûte ici des cabernets sauvignons aussi bons qu'à Margaux. Le petit verdot y fait merveille. C'est un endroit où les vins se révèlent structurés, mais ni froids, ni raides comme ceux du village voisin, Cussac Fort Médoc, depuis longtemps identifié plus rustique. Vers l'ouest, de l'autre côté de la D2, la zone est mitoyenne de Moulis. Sur ce chemin, on trouve le château du Cartillon. Il suffirait de pas grand-chose pour que ce cru rejoigne les trois précédents. A la sortie de Lamarque, juste avant Cussac Fort Médoc figure le château du Retout. Vis-à-vis d'Arnauld, de Lamarque ou de Malescasse, du Retout semble un lieu plus...