14/12/2025
Chronique 383
Chronique 383 (16 décembre 2025)
Ces mots que les Bordelais ne savent pas dire
Pizzeria ouverte ! Dans cet endroit improbable et minuscule trônent sur le comptoir deux bouteilles célèbres de vin de bourgogne. J'ai d'abord pensé que des habitués avaient déjeuné avec. « Non », me dit la patronne, « nous vendons du bourgogne. Voyez la liste ». Je pose mon parapluie pour consulter trois pages blanches agrafées ensemble. Beaucoup de 2022 et 2021. Innocemment, je demande : « comment étaient ces années ? ». C'est le patron qui répond : « en 2022 tout est bon. En 2021, c'est plus difficile ». Et soudain tombe la phrase magique que seul un Bourguignon sait dire : «ça dépend des hommes».
A Bordeaux, ce n'est pas faute d'être capable. C'est plutôt une autre culture qui conditionne les hommes de l'art à s'effacer derrière la première place prise par le négoce et les consultants célèbres. Ce qui revient à taire, hélas, tout ce que les amateurs aiment entendre de leurs métiers. La crise est faite aussi de ce « vide de sens ». Et ce n'est pas des centaines d'exposants dans un hall qui le fera revenir !
Justement ! La belle ascension de Cheval des Andes et la tenue de la qualité du Petit Cheval blanc doivent tout aux hommes, Pierre Olivier Clouet à la direction technique, Nicolas Corporandy pour la partie viticole, Arnaud de Laforcade, et pour l'Argentine Pierre Polbos formé à leur contact au château Quinault l'Enclos. Avant eux, citons Pierre Lurton qui les a engagés. Le temps, la durée compte aussi. Les bourguignons ont raison «ça dépend des hommes». Créer un beau vin blanc à partir d'un sol chaud planté de vignes rouges n'avait rien d'évident. En Argentine, passer d'un vin insignifiant,...
Ces mots que les Bordelais ne savent pas dire
Pizzeria ouverte ! Dans cet endroit improbable et minuscule trônent sur le comptoir deux bouteilles célèbres de vin de bourgogne. J'ai d'abord pensé que des habitués avaient déjeuné avec. « Non », me dit la patronne, « nous vendons du bourgogne. Voyez la liste ». Je pose mon parapluie pour consulter trois pages blanches agrafées ensemble. Beaucoup de 2022 et 2021. Innocemment, je demande : « comment étaient ces années ? ». C'est le patron qui répond : « en 2022 tout est bon. En 2021, c'est plus difficile ». Et soudain tombe la phrase magique que seul un Bourguignon sait dire : «ça dépend des hommes».
A Bordeaux, ce n'est pas faute d'être capable. C'est plutôt une autre culture qui conditionne les hommes de l'art à s'effacer derrière la première place prise par le négoce et les consultants célèbres. Ce qui revient à taire, hélas, tout ce que les amateurs aiment entendre de leurs métiers. La crise est faite aussi de ce « vide de sens ». Et ce n'est pas des centaines d'exposants dans un hall qui le fera revenir !
Justement ! La belle ascension de Cheval des Andes et la tenue de la qualité du Petit Cheval blanc doivent tout aux hommes, Pierre Olivier Clouet à la direction technique, Nicolas Corporandy pour la partie viticole, Arnaud de Laforcade, et pour l'Argentine Pierre Polbos formé à leur contact au château Quinault l'Enclos. Avant eux, citons Pierre Lurton qui les a engagés. Le temps, la durée compte aussi. Les bourguignons ont raison «ça dépend des hommes». Créer un beau vin blanc à partir d'un sol chaud planté de vignes rouges n'avait rien d'évident. En Argentine, passer d'un vin insignifiant,...


